
L’art des plaques d’égout au Japon
Quand on dit égout, on pense souvent à la puanteur, les fumées, les rats… Au Japon, cela me faisait plus penser à œuvre d’art, couleur, symboles d’une ville, petit côté Kawaii.
Si j’avais écouté tous ceux qui, depuis petite, me disent de toujours regarder devant moi en marchant, j’aurai raté cet insolite graphique : les plaques d’égout au Japon. Moi qui adore le street art, j’ai été conquise par l’idée de ces décorations urbaines.
L’histoire des plaques d’égout au Japon
Dans les années 80, peu de maisons étaient reliées au système d’évacuation des eaux communes. Afin d’essayer de sensibiliser et attirer la population, les plaques ont peu à peu évolué pour devenir moins glissantes grâce à des décors simples mais les rendant également plus attractives. Des étoiles et des nuages ont commencé à apparaître dans les rues.
Les villes et la GKP (Gesuido Koho Purattofomu) – programme de promotion des égouts – se sont alors lancés dans une sorte d’opération séduction des foyers. Des manhôru (plaques d’égout en japonais) sérigraphiées et personnalisées commencent à décorer les rues, les parcs et les zones touristiques. Contre toute attente, cette campagne a porté ses fruits.
Les manhôru personnalisés ont évolué et sont désormais colorées et détaillées. Elles sont devenues légion au Japon, au point de faire partie de la culture japonaise.
Une plaque personnalisée peut coûter deux fois le prix d’une plaque standard, c’est pourquoi certaines villes en ont peu, voire aucune.
D’après le GKP, près de 13.000 motifs différents décoreraient les rues du Japon !
L’engouement va même plus loin. Il existe des cartes à collectionner avec une photo et coordonnées GPS. Ces cartes ne sont offertes qu’aux personnes ayant visitées une station d’épuration ou une usine de production de mahôru. Les mahôru sont même devenues des pièces de collection qu’il est possible d’acquérir aux enchères.
Chacun son histoire, chacun sa plaque
Une ville a souvent son écusson, une chose qui la symbolise et représente sa fierté. Disons que les plaques d’égout au Japon représentent souvent cette ville par un fait historique, un édifice, une spécificité…
Si vous connaissez le Japon, vous trouverez tout de suite à qu’elles villes appartiennent celles ci-dessous.
Miyajima Shirakawago
Dans les grandes villes comme Tokyo, les plaques changent même en fonction du quartier.
Shinjuku Ueno
Alors que Kyoto a de nombreuses possibilités de thèmes, je n’y ai trouvé qu’une plaque très simple.
Kyoto
De la couleur
Les passages ont joué sur leur éclat, voire effacé les couleurs, mais les plaques colorées sont bien présentes.
Okayama en avait de toutes nouvelles, toutes colorées et toutes mimi avec ce petit personnage en action. J’ai craqué !
Okayama et ses couleurs vives Osaka et ses couleurs discrètes
Hiroshima joue dans la diversité
Hiroshima était la première ville de mon voyage de 3 semaines au Japon et la ville la plus surprenante concernant plaques d’égout décorées au Japon que j’ai eu la chance de découvrir. Que ce soit les couleurs pour les plaques concernant le système d’eau, les symboles de la ville sont également très présents et diversifiés.
C.Sewer correspond à City Sewer, le système d’égout de la ville.
Les grues en origami – Légende de Sadako Sasaki L’équipe de Baseball – Les Hiroshima Toyo Carp
J’ai craqué sur cet art décalé des plaques d’égout au Japon. Faire d’une chose commune une exception, lui donner une sorte d’objectif, un double rôle.
Ça ne vous dirait pas d’avoir cela près de chez vous ?
Quelle plaque d’égout au Japon vous a le plus intrigué ?

